Trouver sa place : la dispute
La dispute n’a pas qu’un responsable, et la cause n’est souvent pas celle que l’on pense.
Il est important de comprendre que les disputent s’autoalimentent. Bien sûr il y a toujours quelqu’un qui a commencé, mais à partir du moment où vous réagissez, vous êtes co-responsable de ce qui se passe. Dans une dispute, il n’y a pas de corrélation entre l’intensité des causes et des effets : les effets sont beaucoup plus intenses que les causes parce que des facteurs supplémentaires interviennent de manière aléatoire. Ils alimentent le tourbillon de leur propre énergie jusqu’à ce que l’ensemble devienne hors de contrôle. Autrement dit : ce n’est pas parce que qu’il y en a un qui démarre qu’il est la « cause » de ce qui va se passer ensuite.
Au cœur de la dispute, il y a la peur d’être remis en cause, effacé, nié…
C’est plus qu’une peur, il arrive qu’on soit nié ! Celui qui parle pense : « ce que je dis n’est pas écouté, mon émotion n’est pas entendue, ma personne n’est pas respectée, l’autre ne voit pas que j’existe, il est en train de me nier. » Il y a un effort pour être compris, on est déçu, on s’entête et à le fin on devient fou, puisque, in fine, « faut que ça sorte » : et on ne sait même plus de quoi on parle. On se retrouve « hors de soi », parce qu’on essaie de placer sa propre existence dans la reconnaissance de l’autre qui, au même moment, est en train de faire la même chose, et se sent tout aussi incompris et nié.
C’est ce que d’autres appellent notre besoin de reconnaissance.
Si on acceptait mieux le fait que nous ne savons pas vraiment qui nous sommes, les choses seraient moins intenses. Mais comme nous nous donnons des identités à défendre, évidemment, cela fait naitre des conflits. Or, c’est un peu pénible à admettre, mais il y a toujours quelque chose de nous que l’autre voit mieux. Dans ce qui nous définit, il y a nos proches.
Il ne faut pas craindre de montrer sa vulnérabilité.
La raison pour laquelle on se culpabilise les uns les autres tient en trois points. 1) C’est toi qui me fait mal. 2) Tu le fais librement. 3) Donc, il n’appartient qu’à toi d’arrêter ce désastre. Tout est faux dans cette séquence. Si vous ne vous sentez pas écouté, c’est qu’il y a une vulnérabilité partagée. D’un côté, vous avez des difficultés à vous faire comprendre ; de l’autre, il ou elle à des difficultés à vous entendre. Revenir à cette vulnérabilité partagée, c’est accepter que ce qui nous fait mal ne vient de nulle part ailleurs que de vos brèches. C’est contre-productif de l’attribuer à quelqu’un comme une faute.
La dispute peut être un moyen de mettre à profit ce chaos intérieur pour se réformer, pour changer
L’être humain a la possibilité de se réformer, se développer, se sentir mieux et vivre mieux sont quotidien, mais cela suppose de l’engagement : vos souffrances ont besoin que vous les regardiez.
La dispute peut donc être une opportunité.
C’est une opportunité, et si on la laisse passer, ce n’est pas grave, elle repassera [rire] ! Pas besoin de se culpabiliser, de se dire « j’aurais pu faire ceci ou cela », car les évènements qui arrivent ont des cause : ils sont déterminés socialement, biologiquement, etc. Donc, il faut saisir sa propre vie au point où l’on en est, et non repartir dans le passé. Le conditionnel, ça ne sert à rien. Ce qui sert, c’est de comprendre les déterminismes : pas pour les changer, mais pour les naviguer. Se voir être et se voir faire c’est la clé pour commencer à s’accepter et ne plus être dans cette demande impérative que ce soit l’autre qui m’accepte.
Pour aller plus loin, commencer à vous accueillir par un accompagnement bienveillant avec un professionnel de l’accompagnement vers soi.
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